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"Cela fait
longtemps que je l’attends, cette victoire. Je n’ai rien gagné depuis le
Pakistan, et j’avais vraiment besoin d’une victoire.
"De jouer comme j’ai joué au premier, ça fatigue, ça fatigue énormément.
Alors, naturellement, tu essaies de faire ce que tu peux pour économiser
ton énergie, pour gérer la fatigue physique. C’est une baisse de régime
inconsciente parfois, et c’est un cycle, tu descends, et puis tu te dis
qu’il faut que tu reviennes dans le match…
"J’avais du mal à rester concentrer, parce que la balle se refroidissait
et ralentissait. Alors j’avais envie de jouer court….
"Dans le 5ème, je savais que si je prenais un bon départ, j’allais
pouvoir me relâcher et bien jouer. Au 3ème échange, il a tenté
d’accélérer le jeu, mais il n’a pas réussi à prendre le point, et
peut-être que cela lui a filé un coup au moral.
"Anthony est rapide sur le court, tu n’as pas le temps de t’organiser,
alors il faut tout faire pour prendre son temps. Il ne faut jamais le
lâcher d’une semelle. De plus, il a considérablement amélioré son jeu à
l’avant du court. Il m’a mis quelques beaux winners, et heureusement
qu’il en a mis dans la plaque, parce que cela aurait pu faire la
différence…
"Il a joué 20 jeux cette semaine, dont 5 aujourd’hui. Alors, chapeau.
C’était très agréable ce soir de jouer devant un public nombreux et
passionné. Merci aux sponsors, aux organisateurs, Tim, Peter, Angus, et
surtout aux arbitres, ils font un boulot d’enfer, et nous leur sommes
très reconnaissants.
"À la fin de l’année, j’ai souffert d’une vraie fatigue mentale, on a eu
tellement de tournois les uns à la suite des autres, avec la pression
que cela a impliqué sur le classement, et puis, être loin de ma famille
à moi, tout ça m’a fait passer dans un creux à la fin de l’année. Et
comme je n’ai pas vraiment pu décompresser, avec Chicago tout de suite,
j’ai accusé un contrecoup, surtout avec le classement de janvier qui est
descendu dramatiquement… j’ai pris un gros coup au moral.
"Hier, j’ai explosé à la fin du match, c’était instinctif, aujourd’hui,
j’étais plus contrôlé, plus sérieux peut-être. On dit que les Champions
ne meurent jamais, que c’est dans la tête, que ça revient toujours et ce
week-end, il y a peut-être eu un décalage des objectifs. Attention, je
ne veux rien enlever à Greg qui a superbement joué, mais j’ai fait trop
de fautes et bien trop de complications. Mais peut-être que c’est cela
qui me fallait, ça m’a décomplexé, cela m’a permis de me relâcher, et de
regrouper.
"Je veux dédier cette victoire symbolique à ma compagne Céline qui au
jour le jour, doit supporter la vie d’un joueur de squash, et je sais à
quel point ce n’est pas toujours facile pour elle, surtout avec un bébé.
"Et un petit clin d’œil pour mon nouveau partenaire ASICS, qui m’a vu
perdre en finale des Championnats de France. Cette victoire représente
un nouveau départ aussi bien pour ma carrière que pour cette nouvelle
collaboration."
Thierry LINCOU
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